Portrait 12 – Florence Canler


Portrait de Florence Canler signé par Sandra Chategner-Dupré.


SCIENCES DU LANGAGE ET COACHING


Littéraire de formation, Florence Canler est passionnante lorsqu’elle parle de littérature, des mots et de la fabrication du sens ! Cette universitaire a réalisé un parcours professionnel dense et varié, de la gestion du personnel au coaching professionnel.

Florence est maître praticienne en PNL et formée en Analyse Transactionnelle ce qui constitue pour elle des bases fortes de sa construction identitaire de coach. L’alignement entre linguistique et coaching est très présent. «Le coach aide le coaché à trouver les mots justes pour nommer sa réalité (…) Le langage est une abstraction et tout le monde n’a pas le même niveau d’abstraction. (…) Aller à la rencontre des salariés, permettre à chacun de prendre la parole, dans les ateliers, les surfaces de vente, les entrepôts, les salles de pause contribue à créer une alliance qui favorise une réflexion d’équipe…»

DANS LES ANNÉES 80, ÉCOUTER LES DIRIGEANTS ÉTAIT DÉJÀ CE QU’ON FAISAIT DE MIEUX !


Quand les RH s’appelaient encore Gestion du personnel, Florence a commencé sur le terrain. «Je viens d’une histoire où j’ai mis les mains dans le cambouis». Elle s’intéresse à ce que chacun dit de son métier et de son quotidien.

Elle réalise une mission pour l’université de Caen sur le rapprochement du monde de l’entreprise et de l’université. En 1984, elle entre dans le monde de la Formation Professionnelle Continue et y exerce les différents métiers
de conseil, d’ingénierie pédagogique et d’animation. «Écouter les dirigeants est déterminant pour leur permettre de prendre conscience, dans le jeu des questions et des réponses, de leur part de responsabilité et d’influence dans les demandes qu’ils formulent pour leurs équipes, pour leur entreprise.» Et ce qui la relie profondément à notre métier c’est que selon Michel-Ange :

«L’idée est là, enfermée à l’intérieur. Tout ce qu’il y a à faire, c’est enlever la pierre qui la dissimule.»


JE SUIS UN PRODUIT COACH & TEAM


Florence crée en 1993 un cabinet de formation et de conseil pour accompagner les dirigeants et leurs équipes. «On ne parlait pas encore de coaching, ou très peu ! Nous ne facturions pas encore nos prestations avec les intitulés coaching individuel, coaching d’équipe.» C’est après avoir suivi le cursus de formation de Vincent Lenhardt qu’elle a mis des mots nouveaux sur sa pratique.

Elle a puisé dans la conceptualisation proposée des questionnements essentiels, des grilles de compréhension, des outils. Pour Florence, la codification du métier a été déterminante. Parce qu’elle a cofondé Normandie Pionnières, Florence a eu l’occasion de beaucoup accompagner la décision d’entreprendre ou de ne pas entreprendre des créatrices d’entreprise.

Elle a créé «un jeu qui permet de se donner des permissions parce qu’il questionne la protection. Il aborde les questions concrètes qui sont utiles à la mise en mouvement. Il s’appelle Gonogogame.»

Quand je lui demande ce qui la motive personnellement dans la prise de décision, Florence répond que la réussite est liée à la capacité de décider. Une séance de coaching parce qu’elle permet d’ouvrir des options, d’éclairer son champ de perception éclaire le chemin à prendre. La décision permet de s’engager dans l’action. Les dirigeants à différents stades de leur vie d’entrepreneur ont besoin d’être accompagnés pour décider.


L’IMPORTANCE DU COLLECTIF, UN MÉTIER AVEC ET POUR LES AUTRES


Tout au long de notre entretien Florence parle des autres. Ses sources d’inspiration bien sûr, Jung, Berne, Schultz, Karpman,… «Tous ces auteurs qui habitent nos bibliothèques et qui nous guident dans notre pratique. Les lire me ressource : ils écrivent avec justesse ce à quoi le quotidien de notre métier nous confronte.»

Florence se ressource aussi auprès de ses collègues coachs au sein de l’antenne ICF Normandie, qu’encouragée par Catherine Tanneau, elle a fait renaître avec ses pairs et dont elle a été présidente «Cela a été très agréable de recréer une dynamique qui a magnifiquement été reprise par Claudine Deslandres, puis Armelle Stolz et Annie Berger aujourd’hui.»

Elle a aussi participé à la création d’un groupe de pratique, les coachs normands. «Toutes les occasions que nous avons de travailler avec d’autres coachs sont des temps de formation, d’inspiration et de mise en réflexion.» Elle ajoute : «le temps passé avec nos coachés nous apporte aussi beaucoup d’énergie.»


LES CLÉS D’UN COACHING RÉUSSI ?


«Permettre une ou des prises de conscience. Faire en sorte que le coaché réalise qu’il en a pris conscience et lui permettre de dire ce qu’il va en faire !»

Je l’interroge sur ce que serait pour elle la métaphore de cette idée. «La carte et le territoire» me répond-elle. «La carte ne suffit pas, il est nécessaire de s’engager sur le chemin, de marcher sur la route pour s’assurer qu’on ne reste pas au stade de l’idée.»

Ce qui lui a fait très plaisir en 2020 ? Alors qu’il est embourbé depuis longtemps, ce dirigeant qui témoigne : «en quelques séances, j’ai franchi Un obstacle que je n’arrivais pas à franchir !»

Un joli rappel de l’efficacité de notre métier.